Tout savoir sur la chirurgie de l’oreille
Dans quels cas une opération de l’oreille est-elle nécessaire ?
Il convient tout d’abord de distinguer les pathologies touchant la membrane tympanique et chaîne ossiculaire de celles concernant l’oreille interne et les nerfs crâniens. Une autre distinction importante doit être faite, au sein des différentes structures, entre les maladies inflammatoires qui relèvent des formes d’otite chronique, fonctionnelles comme l’otospongiose et néoplasiques (neurinomes, méningiomes, paragangliomes tympano-jugulaires, carcinomes de l’os temporal).
Si d’un côté il est évident qu’il faut intervenir en cas de pathologie néoplasique touchant l’oreille et la base du crâne, il peut être plus compliqué pour le patient de comprendre quand il faut intervenir sur une pathologie inflammatoire ou fonctionnelle touchant l’oreille. Évidemment, la surdité représente le premier élément d’alarme de la part du patient, qui sera suivi par notre évaluation avec un tableau clinique complet de la pathologie examinée.
Chirurgie de l’oreille moyenne
Tympanoplastie
La tympanoplastie est réalisée pour réparer ou reconstruire la membrane tympanique (myringoplastie ou tympanoplastie du premier type) et ainsi rétablir l’audition par une ou plusieurs incisions (derrière l’oreille et/ou le conduit auditif). La reconstruction se fait à l’aide de tissus prélevés sur le même patient et greffés dans les zones endommagées.
Canaloplastie
La canaloplastie est pratiquée pour élargir le conduit auditif en cas de sténose ou de malformation, ou en association avec une tympanoplastie pour augmenter l’espace d’action. Elle nécessite l’ablation de portions d’os avec des greffes de peau pour recouvrir la partie opérée.
Ossiculoplastie
L’ossiculoplastie sert à rétablir la fonctionnalité de la chaîne ossiculaire composée des trois petits os que sont le marteau, l’enclume et l’étrier, et donc la propagation des ondes sonores, et est souvent associée à une tympanoplastie. S’il n’est pas possible de remodeler les osselets du patient parce qu’ils sont trop endommagés ou détruits, on utilise des prothèses presque entièrement biocompatibles comme le cartilage costal du même patient ou d’un donneur, ou les osselets d’un donneur.
Mastoïdectomie
La mastoïdectomie est une procédure nécessaire pour retirer des parties d’os endommagées ou pour créer un espace vers d’autres zones endommagées de l’oreille. Il existe deux techniques de chirurgie :
- La mastoïdectomie simple, ou conservatrice, dans laquelle l’anatomie de l’oreille est préservée sans créer d’ouverture entre la mastoïde et le conduit auditif ;
- La mastoïdectomie radicale, qui consiste à élargir le conduit auditif et à le reconstruire partiellement à l’aide de greffes de peau. Cette opération est souvent nécessaire en cas de cholestéatome, et est associée à une tympanoplastie et une ossiculoplastie. Les modifications de l’anatomie de l’oreille, bien que l’on cherche toujours à rétablir la morphologie normale de l’organe en reconstruisant ce qui peut l’être, nécessitent des mesures d’hygiène particulièrement scrupuleuses en phase post-opératoire ;
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Existe-t-il des remèdes chirurgicaux pour la surdité ?
Otospongiose et surdité
La surdité, aujourd’hui, n’est plus un problème. Pensons à l’otospongiose. Grâce à de nouvelles micro-fraises de haute précision et à des prothèses miniaturisées, il est possible, en moins de 30 minutes et sous anesthésie locale, de rendre au patient son audition. Évidemment, cette technologie est utilisée en conjonction avec une excellente préparation chirurgicale. Certains résultats sont en effet la conséquence directe d’un travail méticuleux sur l’innovation de la technique chirurgicale et la formation d’une équipe d’excellence.
L’otospongiose n’est qu’un petit exemple de la façon dont l’évolution des techniques chirurgicales a mis fin au problème de la surdité. L’invention de prothèses pouvant être totalement implantées dans l’oreille, comme l’implant cochléaire, a représenté l’évolution définitive de notre expérience chirurgicale.
Implantologie auditive pour corriger la surdité
Quelle que soit la cause de la surdité, qui doit évidemment être grave, les chirurgiens aujourd’hui sont en mesure, en 60 minutes environ, d’insérer une prothèse artificielle dans l’oreille du patient. C’est un miracle si l’on pense au fait que, dans quelques années, le problème de la surdité infantile sera complètement éradiqué.
L’implantologie auditive peut aussi représenter un espoir chez les patients atteints de tumeurs du nerf auditif, vouées tôt ou tard à la perte de la fonction auditive
Les maladies inflammatoires de l’oreille : complications
S’il s’agit de formes simples d’otite chronique avec perforation de la membrane tympanique, le patient ne court aucun risque. La reconstruction chirurgicale de la membrane tympanique appelée myringoplastie, en plus de résoudre la perforation tympanique et d’améliorer la fonction auditive, permettra un retour complet à une vie sociale et active.
Si, par contre, il s’agit de formes plus avancées d’otite chronique, comme le cholestéatome, le traitement chirurgical est nécessaire non seulement pour les raisons énumérées ci-dessus, mais aussi pour prévenir des complications plus graves comme la paralysie du nerf facial, la méningite, la perte totale de l’audition et, dans les cas les plus extrêmes, des complications cérébrales (abcès).
Risques et complications chirurgie de l’oreille
Un patient qui doit subir une opération de l’oreille moyenne est souvent inquiet des complications possibles que ces opérations impliquent. En réalité, les dernières technologies en salle d’opération et la biocompatibilité des matériaux utilisés pour les reconstructions ou les appareils auditifs, ont permis de réduire les risques de manière très rassurante pour le patient. La prophylaxie comprend également la prise d’antibiotiques pour minimiser le risque d’infections post-opératoires. En général, la chirurgie de l’oreille est considérée comme étant à faible risque. Presque toutes les opérations sont réalisées sous anesthésie générale mais nécessitent un séjour très court, généralement pas plus d’une nuit. La phase postopératoire implique de nombreux contrôles et une surveillance constante, surtout si une première opération doit être suivie d’une autre.
Pendant la première semaine qui suit une opération de l’oreille moyenne, il est également nécessaire de suivre quelques règles d’hygiène et de prudence :
- Ne pas mouiller les oreilles ;
- Ne pas faire d’efforts et ne pas voyager avec des moyens qui comportent des changements brusques de pression et pour la même raison, il vaut mieux éviter la montagne ;
Il existe également certains troubles qui peuvent survenir dans la phase post-opératoire mais qui ne doivent pas susciter d’inquiétude. Parmi les principaux, citons les vertiges, qui, après une myringoplastie (réalisée pour réparer la membrane en cas de perforation du tympan), sont fréquents.