Douleurs après chirurgie de la colonne vertébrale : le failed back surgery syndrome
Que sont les échecs de la chirurgie rachidienne ?
Les échecs de la chirurgie rachidienne sont donnés par un syndrome douloureux post-chirurgie de la colonne vertébrale, également connu sous le terme de Failed back surgery syndrome. Il s’agit d’une affection caractérisée par la persistance et/ou la récurrence de la douleur après une chirurgie rachidienne. De nombreux aspects liés à ce syndrome ont conduit à la conclusion que ce terme est inapproprié. En effet, il regroupe de manière simpliste un large spectre de scénarios cliniques post-chirurgicaux qui peuvent être attribués à un spectre tout aussi large de causes possibles et de causes concomitantes, parmi lesquelles une cause possible, mais en aucun cas unique, est l’échec de la chirurgie rachidienne.
Reconnaître les signes et symptômes du failed back surgery syndrome
La douleur est le principal symptôme dont se plaignent les patients. Elle peut être localisée exclusivement dans la région lombaire ou irradier vers les membres inférieurs avec une intensité qui varient d’un patient à l’autre. L’examen clinique est fondamental pour établir la présence de troubles neurologiques, principalement des déficits de force musculaire, en plus du bilan préopératoire.
Quelles sont les causes des échecs de la chirurgie rachidienne ?
Les facteurs médicaux
Les facteurs médicaux reconnus comme prédicteurs d’un résultat chirurgical insatisfaisant sont les suivants :
- Syndromes de douleur chronique : La douleur chronique provoque un phénomène déclenché par un événement physique ou émotionnel (dans ce cas, la douleur chronique relève des deux catégories) qui pousse vers un état croissant d’inactivité et d’apathie ;
- Indication chirurgicale inappropriée, exécution inadéquate de l’intervention chirurgicale. L’examen clinique, les examens radiologiques et leur corrélation constituent le présupposé cardinal qui justifie la nécessité d’une intervention chirurgicale. Lorsque cette condition préalable fait défaut, la probabilité d’échec thérapeutique est très élevée. La variabilité des compétences chirurgicales entre les opérateurs est un facteur à prendre en compte dans le calcul du succès thérapeutique d’une intervention chirurgicale ;
- Nombre d’interventions chirurgicales : La probabilité d’obtenir un bon résultat diminue à mesure que le nombre d’interventions chirurgicales effectuées augmente ;
- Caractère invasif/destructif de la chirurgie : Plus la procédure chirurgicale est invasive et/ou destructive, plus la probabilité de survenue de syndromes douloureux postopératoires est élevée ;
Les facteurs psychosociaux
Les facteurs psychosociaux qui expliquent la forte prévalence de patients se plaignant du syndrome de douleur rachidienne post-chirurgicale sont les suivants :
- Faible niveau d’éducation sur les règles de prévention des maladies dégénératives de la colonne vertébrale. Absence de programmes de prévention et d’identification des facteurs de risque pour le développement de problèmes de dos dans l’environnement domestique et professionnel. Mauvaise qualité de la thérapie conservatrice pour les problèmes liés à la lombalgie. Désinformation sur les maladies qui causent la douleur et les maladies dites iatrogènes ;
- Facteurs psychologiques négatifs (par exemple, deuil récent, perte d’emploi et/ou difficultés professionnelles, etc.). Syndromes de douleur chronique préexistants. Troubles psychologiques (par exemple, hystérie ou hypocondrie). S’ils sont présents, ces facteurs sont prédictifs d’un résultat postopératoire insatisfaisant et, si la chirurgie est quand même indiquée, ils nécessitent une approche multidisciplinaire en termes de prise en charge psychologique de la douleur ;
- Le tabagisme et l’obésité sont considérés comme des prédicteurs modérés d’un mauvais résultat chirurgical ;
Le développement d’un tissu cicatriciel qui, avec le temps, exerce une traction mécanique sur les éléments nerveux contenus dans le canal rachidien est considéré comme l’un des mécanismes les plus fréquemment impliqués dans l’apparition et/ou la persistance de la douleur présente avant la chirurgie.
Diagnostic du failed back surgery syndrome
Le diagnostic du failed back surgery syndrome est essentiellement clinique. La résonance magnétique éventuellement intégrée à l’étude tomographique permettent, avec les données anamnestiques et l’examen clinique, la reconnaissance rapide d’une complication postopératoire. On peut remarquer par exemple, une migration et/ou dislocation du support de synthèse, décompression chirurgicale inadéquate des éléments nerveux impliqués, récidive de la pathologie sous-jacente ou complication d’une autre nature comme une spondylodiscite.
Si les symptômes ne sont pas associés à des images radiologiques évocatrices de complications postopératoires graves, il est nécessaire de planifier une procédure thérapeutique multidisciplinaire avec l’aide de figures spécialisées qui peuvent compléter. Dans certains cas, la thérapie mène à remplacer les compétences du neurochirurgien par exemple, avec celles du thérapeute de la douleur, du psychologue ou du psychothérapeute, et du physiothérapeute.
Traitement des douleurs après chirurgie de la colonne vertébrale
Le traitement des douleurs après la chirurgie de la colonne vertébrale est établi en fonction du choix approprié des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires, tant en termes de molécules que de dosage. Il existe des techniques permettant d’administrer des médicaments antidouleur (blocs pharmacologiques) ou de réaliser une stimulation par radiofréquence pulsée directement sur les structures responsables des symptômes douloureux. Une option thérapeutique intéressante est l’épiduroscopie. C’est une procédure peu invasive qui permet de « dissoudre » les adhérences cicatricielles du canal rachidien avec le sac et les racines spinales et d’administrer des médicaments analgésiques et anti-inflammatoires directement sur les structures nerveuses à l’origine des symptômes. A cette procédure on peut associer aussi la radiofréquence pulsée du ganglion. Elle peut être associée à une épiduroscopie lorsqu’il existe une douleur radiculaire prédominante avec des caractéristiques neuropathiques. La technique consiste à amener un cathéter fin par le même accès péridural, sur le ganglion de la racine nerveuse et à la zone par la radiofréquence pulsée du ganglion délivrée sous le contrôle direct de l’opérateur. Il n’est pas possible de fournir une espérance précise de guérison pour les patients souffrant de syndromes de douleur chronique. Les résultats des procédures et du traitement pharmacologique adoptés varient d’un patient à l’autre et dépendent d’un large éventail de facteurs, purement médicaux, psychosociaux propres à chaque patient.