Greffe de cornée : déroulé, risques de rejet, quand ?

C’est quoi une greffe de cornée ?

La cornée est une membrane transparente d’un demi-millimètre d’épaisseur composée de cinq couches cellulaires superposées. C’est la première lentille de l’œil à travers laquelle passent les rayons lumineux. Son opacification ou sa décoloration peut entraîner une grave déficience visuelle et conduire à la cécité.

 

La greffe de cornée, appelée aussi kératoplastie, est une intervention chirurgicale visant à remplacer une partie de la cornée par du tissu cornéen provenant d’un donneur. La cornée est la surface transparente, en forme de dôme, de votre œil. C’est par là que la lumière pénètre et c’est un élément important de votre capacité à voir clairement. Cette chirurgie est utilisée pour restaurer la vision, supprimer les troubles visuels, réduire la douleur et améliorer l’apparence d’une cornée défaillante ou malade.

 

Les cornées utilisées dans les greffes proviennent de personnes décédées. Contrairement aux organes tels que le foie et le rein, les personnes ayant besoin d’une greffe n’ont pas besoin d’une compatibilité tissulaire.

 

Il s’agit d’une opération qui a connu des évolutions majeures au cours des 10 à 15 dernières années. Jusqu’alors, il s’agissait toujours de remplacer l’ensemble du tissu cornéen, mais aujourd’hui, il s’agit d’une transplantation tissulaire sélective. La cornée entière n’est plus remplacée, mais seule la partie malade est retirée, laissant les autres couches intactes. Cela se traduit par de grands avantages pour le patient en termes de rapidité de récupération visuelle, de réduction des complications intra- et postopératoires et de procédure peu invasive. Nous sommes donc passés d’une greffe de pleine épaisseur, définie perforante et encore nécessaire aujourd’hui lorsque l’atteinte cornéenne s’est produite à tous les niveaux, à une greffe définie lamellaire.

 

Quand faire une greffe de cornée ?

Il existe plusieurs cas dans lesquels une greffe de cornée est nécessaire :

• maladies déjà présentes à la naissance (congénitales) ;
• les traumatismes dus à des accidents ;
• les résultats des infections, qui rendent la cornée opaque ou déformée et altèrent progressivement la vision ;

Les maladies de la cornée, dans la plupart des cas, affectent les deux yeux, rendant les personnes presque complètement aveugles (les jeunes entre 15 et 35 ans sont les plus touchés par ces maladies). Il n’y a pas de limite d’âge pour les greffes de cornée, l’opération peut être réalisée chez les jeunes comme chez les personnes âgées et leur offre la possibilité de retrouver la vue et de reprendre une vie normale.

 

Comment se déroule une greffe de cornée ?

Avant de réaliser l’opération, il est nécessaire de soumettre le patient à une série d’examens spécifiques, utiles pour évaluer avec précision la santé de la cornée :

• Microscopie endothéliale : examen à court terme permettant de contrôler la densité cellulaire et de diagnostiquer une éventuelle dégénérescence et dystrophie de l’endothélium cornéen ;
• Pachymétrie cornéenne : réalisée pour mesurer l’épaisseur de la cornée afin d’évaluer la présence éventuelle de pathologies telles que le kératocône, l’œdème cornéen et le glaucome ;
• Topographie cornéenne : utile pour mesurer la courbure de la surface cornéenne ;
• Pentacam : examen qui analyse la forme, la profondeur de la chambre antérieure, l’épaisseur, l’élévation de la surface antérieure et l’angle irido-cornéen ;

Une fois cette étape franchie, la technique chirurgicale se déroule essentiellement en deux temps :

• découpe de la cornée malade du receveur au moyen d’un foret cornéen et son retrait ;
• application par suture, réalisée avec un fil très fin, de la cornée du donneur dans l’œil du receveur ;

Dans ce processus, un rôle fondamental est joué par la banque de cornées, qui a pour mission de :

• collecter les cornées des donneurs ;
• les analyser et les stocker ;
• les préparer en fonction du type de transplantation auquel ils sont destinés ;
• les envoyer, sur demande, aux établissements de soins de santé où ils doivent être implantés ;

Les cornées jugées inadaptées sont plutôt stockées pour la recherche sur les maladies oculaires .

 

 

 

Quels sont les risques d’une greffe de cornée ?

Les complications sont de différentes natures, allant du rejet classique à celles d’origine traumatique (traumatismes perforants de la cornée), infectieuses (une plaie chirurgicale peut se rouvrir) et réfractive (comme un astigmatisme sévère).

Le rejet est une complication d’origine immunologique qui doit être traitée précocement par la prise de médicaments immunosuppresseurs et de cortisone. Il peut s’agir d’un événement réversible, mais parfois une nouvelle transplantation est nécessaire. Une fois encore, il est fondamental d’écouter attentivement les instructions de l’ophtalmologue et de suivre précisément le traitement prescrit.

 

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Quelles sont les précautions à prendre après une greffe de cornée ?

Après une greffe de la cornée, quelques précautions sont à prendre afin de garantir une bonne guérison.

Il est essentiel que le patient :

• Effectue le traitement prescrit avec soin ;
• Poursuive normalement ses activités quotidiennes, en respectant les règles d’hygiène de base et les efforts physiques excessifs ;

L’ophtalmologue décidera du moment du retrait de la suture en fonction de l’astigmatisme induit et du temps écoulé depuis la chirurgie. Cependant, la suture ne peut être complètement retirée que 12 à 18 mois après l’opération.

 

La récupération visuelle complète peut prendre plusieurs mois, voire un an.

Le patient doit consulter immédiatement le médecin ophtalmologue en cas de :

• réduction visuelle ;
• apparition d’une rougeur des yeux ;
• douleur ;

Si elles sont traitées à temps, la plupart des réactions de rejet disparaissent avec un traitement médical.

 

Quel est le taux de réussite d’une greffe de cornée ?

Grâce à l’expérience et à la compétence du personnel de santé, à l’évolution des procédures chirurgicales de l’opération et à la bonne qualité des cornées utilisées, le taux de réussite de la greffe de cornée est très élevé avec plus de 90 % de survie à 10 ans.

 

En cas de kératocône, de dystrophie et de dégénérescence de la cornée, le taux de réussite des greffes de cornée est supérieur à 90 %, tandis qu’il est d’environ 80 % en cas de néovascularisation et de pseudo-kératocône. Chez les patients souffrant de leucome post-kératosique, d’ulcère cornéen ou de greffes répétées, le taux de réussite tombe à 60 %.

 

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